La PVA* (Pure Valeur Ajoutée) de diriger-ma-société.fr
- Au-delà du capital social et des frais de création, de nombreux coûts apparaissent après l’immatriculation : changement de siège, annonces légales, comptabilité, CFE, banque, assurances, etc.
- Un changement de siège social (très fréquent quand on démarre chez soi) entraîne à nouveau des frais : annonce légale, formalités au greffe, mise à jour des documents.
- Les frais de publication dans un journal d’annonces légales ne concernent pas que la création : chaque modification importante (siège, dirigeant, objet social…) peut en déclencher.
- La comptabilité est obligatoire (hors cas très particuliers) et représente un budget récurrent : logiciel, expert-comptable, temps passé, pénalités en cas de retard.
- La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) varie fortement selon la commune et le lieu d’implantation de chaque établissement : une adresse « pratique » ou bon marché peut coûter plus cher en CFE.
- D’autres coûts sont régulièrement sous-estimés : compte bancaire professionnel, assurances, protection sociale du dirigeant, outils en ligne, modification ou fermeture de la société.
- Il est recommandé de construire un budget annuel complet dès le départ, en intégrant ces postes, pour éviter les mauvaises surprises de trésorerie.
Introduction : ce qui coûte vraiment dans une entreprise n’est pas toujours là où on l’attend
Quand on crée son entreprise, on se concentre en général sur quelques chiffres visibles :
- le capital social,
- les frais de greffe,
- éventuellement l’accompagnement par un expert-comptable ou une legaltech pour les statuts.
Mais en réalité, beaucoup de dirigeants découvrent les coûts les plus pénibles… plusieurs mois après la création : changement de siège social, premières cotisations de CFE, honoraires comptables plus élevés que prévu, assurance obligatoire, frais bancaires qui explosent, etc. Cet article a pour objectif de passer en revue ces coûts méconnus ou sous-estimés, pour vous permettre de les anticiper et de les intégrer dès le départ dans votre budget prévisionnel.
Changer son siège social après la création : un classique… qui coûte
Pourquoi tant d’entrepreneurs changent-ils de siège social ?
Au moment de la création, beaucoup d’entreprises sont déclarées :
- au domicile du dirigeant (solution simple et économique au départ),
- dans un espace de coworking à l’essai,
- ou via une société de domiciliation choisie un peu vite.
Puis, quelques mois ou années plus tard, la situation évolue :
- besoin d’une adresse plus professionnelle pour rassurer les clients,
- déménagement personnel du dirigeant,
- volonté de rapprocher le siège du lieu réel d’activité,
- changement de stratégie (passage de l’adresse personnelle à une domiciliation plus discrète, ou inversement).
Résultat : le changement de siège social devient nécessaire. Et ce n’est pas une simple modification d’adresse sur votre site web.
Les coûts réels d’un changement de siège
Un changement de siège social entraîne en général :
Mise à jour des statuts
L’adresse du siège figure dans les statuts. Il est recommandé de rédiger un PV de décision (AG ou décision de l’associé unique) et de mettre à jour les statuts. Si vous déléguez cela (expert-comptable, avocat, plateforme), des honoraires sont à prévoir.
Publication d’une annonce légale
Chaque changement de siège doit être publié dans un journal d’annonces légales (JAL) ou via un service en ligne habilité. Le coût dépend du type de société et du département, mais il faut prévoir de l’ordre de quelques centaines d’euros si l’on cumule annonce(s) et frais annexes. Si le siège change de département, il peut être nécessaire de publier deux annonces (ancien et nouveau département).
Frais de greffe / formalités au RCS
Dépôt du dossier de modification, prise en compte par le greffe, délivrance d’un nouveau Kbis : là aussi, des frais fixes sont à prévoir.
Les coûts indirects souvent oubliés
- Mise à jour des documents commerciaux (CGV, mentions légales, factures, devis, etc.).
- Actualisation des contrats (bail, contrats fournisseurs, assurances).
- Temps passé à prévenir la banque, l’URSSAF, les impôts, les clients, les partenaires.
Pris un par un, ces éléments ne paraissent pas énormes. Mais selon la complexité de la situation, un changement de siège peut vite représenter plusieurs centaines d’euros et beaucoup de temps administratif.
Frais de publication dans un journal d’annonces légales : pas seulement à la création
Pourquoi publier une annonce légale ?
En France, la publicité légale a pour objectif d’informer les tiers des principales décisions concernant la vie des sociétés. Cela concerne notamment :
- la constitution de la société,
- le changement de dirigeant,
- le changement de siège social,
- la modification de l’objet social,
- l’augmentation ou la réduction de capital,
- la dissolution / liquidation.
Chaque événement de ce type peut nécessiter une annonce légale.
Combien ça coûte, concrètement ?
Le tarif des annonces légales est souvent :
- encadré par la loi,
- calculé au forfait pour certains actes (par exemple la constitution de société),
- ou basé sur le nombre de lignes / caractères pour d’autres.
Il est recommandé de retenir l’ordre de grandeur suivant :
- Création de société : forfait spécifique, selon la forme (SAS, SARL, etc.).
- Modifications (siège, dirigeant, objet social, etc.) : montants plus faibles qu’à la création, mais à ne pas négliger, surtout si plusieurs changements sont faits à quelques mois d’intervalle.
En pratique, dès que vous touchez aux statuts, il est prudent de prévoir une enveloppe « annonces légales + greffe » dans votre budget.
La comptabilité : un coût obligatoire (ou presque), souvent sous-évalué
La comptabilité n’est pas une option.
Même si certains régimes simplifiés (micro-entreprise, par exemple) réduisent les contraintes, la logique générale reste la même :
- il est obligatoire de tenir une comptabilité,
- il est obligatoire de déclarer vos résultats et vos taxes (TVA, IS ou IR, etc.).
Pour une société (SAS, SASU, SARL, EURL, etc.), la tenue d’une comptabilité complète, la production des comptes annuels et le dépôt au greffe sont indispensables.
Allez lire mon article : Les vraies différences entre une société et une micro-entreprise : analyse d’un dirigeant après 15 ans d’entrepreneuriat dans l’IT et la cybersécurité, vous serez conforté sur l’intérêt de la société par rapport à la micro-entreprise.
Combien prévoir pour la comptabilité ?
On oublie souvent de distinguer :
Les outils
- Logiciel de facturation.
- Outil de comptabilité en ligne.
- Éventuels modules de synchronisation bancaire.
L’expert-comptable
- Tenue comptable (saisie, révision).
- Établissement du bilan et de la liasse fiscale.
- Déclarations de TVA, d’IS, de charges sociales du dirigeant si mandatées.
Le coût des erreurs et retards
- Pénalités de retard en cas de dépôt tardif.
- Temps passé à corriger des erreurs de classement ou des pièces manquantes.
Il est recommandé de demander des devis détaillés, de clarifier ce qui est inclus ou non, et le mode de facturation choisi.
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) : l’impact de l’adresse
La CFE, c’est quoi ?
La CFE est un impôt local dû par presque toutes les entreprises. Elle est calculée à partir :
- d’une base minimum fixée par la commune,
- et, si applicable, de la valeur locative des locaux utilisés.
Pourquoi l’adresse change tout
La CFE dépend de chaque commune. Cela signifie que :
- une même activité peut payer plus ou moins de CFE selon la ville,
- chaque établissement (siège, établissement secondaire, local complémentaire) peut générer de la CFE.
Conséquences pratiques :
- Domicilier son entreprise « chez soi » dans une commune chère peut coûter plus de CFE que dans une autre ville ou via une domiciliation professionnelle située dans une zone moins taxée.
- Ouvrir un second établissement peut déclencher une CFE supplémentaire.
Il est recommandé de vérifier le niveau de CFE de la commune envisagée avant de choisir l’adresse.
Autres coûts fréquemment sous-estimés
Le compte bancaire professionnel
Même si certaines petites structures pourraient fonctionner sans compte dédié, dans la pratique :
- la plupart des banques imposent un compte professionnel,
- les néobanques ont des frais additionnels (virements, cartes, options…).
Les assurances obligatoires ou fortement recommandées
Selon votre activité :
- RC Pro,
- Multirisque professionnelle,
- assurances spécifiques pour activité en ligne.
Ce sont des coûts annuels souvent sous-estimés.
La protection sociale du dirigeant
Les cotisations sociales du dirigeant constituent un coût structurant :
- régime général ou régime indépendant,
- mutuelle,
- prévoyance,
- retraite complémentaire.
Sous-estimer ces postes fragilise la protection du dirigeant.
Les outils, logiciels et abonnements
SaaS, outils cloud, CRM, bureautique…
Pris séparément, les coûts semblent modestes, mais cumulés, ils pèsent lourd.
Il est recommandé de centraliser et réviser chaque année la liste des abonnements.
Les frais de modification et de fermeture de la société
Changement de dirigeant, évolution des statuts, dissolution / liquidation…
Ces opérations génèrent toujours des frais (annonces légales, greffe, accompagnement).
Lister les événements possibles de la vie de votre société.
Associer à chaque événement les coûts potentiels.
Construire un budget annuel réaliste incluant charges récurrentes et événements ponctuels.
Prévoir une marge de 10 à 20 %.
S’entourer dès le départ d’un expert-comptable ou conseiller.
Points clés à garder en tête
- Le coût d’une entreprise se mesure sur 2 à 3 ans, pas seulement à la création.
- Toute modification statutaire génère des frais.
- La comptabilité est un investissement obligatoire.
- La CFE dépend fortement de la commune.
- Les abonnements, assurances et frais bancaires pèsent lourd cumulés.
Liste de courses pour passer à l’action
- Lister tous les coûts récurrents.
- Identifier les événements à venir et leurs coûts.
- Estimer les frais liés à chaque modification.
- Vérifier la CFE de la commune avant de fixer votre adresse.
- Mettre à jour votre prévisionnel de trésorerie.
- Revoir chaque année abonnements, assurances et frais bancaires.


