La PVA* (Pure Valeur Ajoutée) de diriger-ma-société.fr
La micro-entreprise est un régime simplifié attaché à l’entreprise individuelle. C’est un excellent moyen de tester une activité, de démarrer vite ou de développer une petite activité de services.
Une société (SAS, SASU, SARL, EURL…) offre une structure juridique complète, une crédibilité nettement supérieure, des possibilités de développement, d’investissement, de recrutement, d’association et d’optimisation fiscale.
Pour un projet sérieux ou une activité en croissance, la société devient rapidement indispensable, en particulier autour du seuil de 40–50 k€ de chiffre d’affaires annuel pour les prestations intellectuelles.
15 ans à naviguer entre micro-entreprises, EI, SAS et SARL
En plus d’une décennie dans l’IT, la cybersécurité et l’entrepreneuriat, j’ai accompagné des profils très différents : micro-entrepreneurs, consultants indépendants, dirigeants de SAS, PME technologiques, éditeurs de logiciels.
À chaque fois, la même question revient :
faut-il rester en micro-entreprise ou créer une “vraie” société ?
La réponse dépend du projet, des objectifs, du niveau de chiffre d’affaires, des investissements nécessaires et de la maturité entrepreneuriale.
Mais mon expérience, renforcée par les données officielles, me permet d’affirmer ceci :
- la micro-entreprise est un régime très utile pour se lancer ;
- une société est indispensable pour construire une activité professionnelle solide et durable.
Dans cet article, je fais le point, sans idées reçues et sans discours datés, sur ce qui distingue réellement une micro-entreprise d’une société aujourd’hui.
Statuts et nature juridique : deux réalités très différentes
La micro-entreprise n’est pas un statut juridique
Il est essentiel de comprendre que la micro-entreprise n’est pas une forme de société.
C’est un régime fiscal et social simplifié, appliqué :
- à une entreprise individuelle (EI) ;
- plus rarement à l’entrepreneur personne physique d’une EURL ou d’une EARL, quand ces dernières optent volontairement pour ce régime.
Autrement dit : en micro-entreprise, l’entrepreneur reste une personne physique qui exerce en son nom propre.
Le fonctionnement administratif, comptable et fiscal est volontairement allégé.
Une société : une personne morale avec capital et statuts
Créer une société (SAS, SASU, SARL, EURL…) revient à créer une personne morale distincte, dotée :
- de statuts,
- d’un capital social,
- d’organes de direction (président, gérant…),
- d’une gouvernance,
- d’une comptabilité complète.
C’est un véhicule entrepreneurial complet, conçu non pas pour tester une activité, mais pour la développer, accueillir des associés, investir, recruter et pérenniser l’entreprise.
Responsabilité et protection du patrimoine : un sujet souvent mal compris
L’entreprise individuelle moderne protège mieux qu’avant
Avant 2022, l’EI exposait fortement le patrimoine personnel.
Mais la réforme de l’entreprise individuelle a profondément changé la donne.
Aujourd’hui :
- le patrimoine professionnel est séparé du patrimoine personnel ;
- seuls les biens utiles à l’activité peuvent être saisis ;
- les biens personnels sont protégés sauf en cas de faute grave ou de garantie personnelle donnée à une banque.
Cela signifie qu’une micro-entreprise n’expose plus automatiquement l’entrepreneur comme auparavant.
En pratique, cette protection existe, mais elle peut être neutralisée lorsqu’une banque demande une caution personnelle pour un crédit professionnel.
La société limite la responsabilité aux apports
Dans une société (SARL, SAS, EURL, SASU), la règle est simple :
- la responsabilité est limitée au capital social ;
- la société porte ses dettes ;
- le patrimoine personnel est protégé, sauf faute de gestion ou caution personnelle.
Cette limitation de responsabilité est l’un des attraits les plus forts de la société, notamment dans les métiers exposés (IT, cybersécurité, conseil).
Plafonds du régime micro et philosophie générale
Des plafonds clairement définis
Le régime micro repose sur des seuils de chiffre d’affaires :
- 188 700 € HT pour les ventes et l’hébergement ;
- 77 700 € HT pour les prestations de services et professions libérales.
Des règles de tolérance existent sur deux années consécutives, mais le principe reste le même :
la micro-entreprise est conçue pour les activités de petite taille.
Un régime pensé pour la simplicité, pas pour la croissance
Le régime micro a été créé pour :
- simplifier les démarches ;
- réduire la gestion administrative ;
- encourager le passage à l’acte ;
- permettre de tester un projet ou exercer une petite activité régulièrement.
Il n’a jamais été pensé pour :
- des activités à forte croissance ;
- des investissements importants ;
- la création d’équipe ;
- la construction d’un projet structuré.
La philosophie du régime limite donc naturellement l’ambition.
Fiscalité : micro-entreprise vs société
Micro-entreprise : imposition sur le chiffre d’affaires après abattement
En micro, l’impôt sur le revenu est calculé sur le chiffre d’affaires, après un abattement forfaitaire qui dépend de l’activité :
- 71 % pour la vente,
- 50 % pour les prestations commerciales ou artisanales,
- 34 % pour les professions libérales.
Ce système présente un avantage : simplicité.
Mais aussi un inconvénient majeur : aucune charge réelle n’est déductible.
Concrètement :
- matériel informatique,
- logiciels professionnels,
- abonnements cloud,
- déplacements,
- formation,
- assurances,
tout est à la charge de l’entrepreneur, sans impact fiscal.
Société : imposition sur le bénéfice réel
En société, l’entreprise paie l’impôt sur son bénéfice réel, après déduction de :
- charges d’exploitation,
- amortissements,
- investissements,
- loyers,
- logiciels et outils,
- sous-traitants,
- frais de mission.
Dans beaucoup de métiers, notamment les prestations intellectuelles, la société devient plus avantageuse fiscalement dès que le chiffre d’affaires atteint environ 40 à 50 k€ annuels.
C’est le seuil où les simulations d’experts-comptables montrent généralement un gain net tangible.
Cotisations sociales et protection : un enjeu de long terme
Micro-entreprise : charges simples, protection limitée
Les taux de cotisation dans le régime micro sont connus :
- environ 22 % du CA pour les prestations de services,
- moins pour les activités de vente.
La couverture sociale est correcte sur les bases, mais plus limitée que celle d’un dirigeant assimilé salarié (régime général).
Pour une protection complète (arrêt maladie, prévoyance, retraite), il faut souvent des contrats complémentaires.
Société : deux grands modèles sociaux
La fiscalité sociale dépend de la structure juridique :
- SAS / SASU : dirigeant assimilé salarié, meilleure protection, cotisations plus élevées ;
- SARL / EURL : gérant majoritaire TNS, cotisations plus faibles, protection plus réduite sans contrats complémentaires.
Ce choix permet d’adapter le statut social aux besoins personnels du dirigeant.
Développement, embauche, financement : les possibilités réelles
La micro-entreprise peut embaucher, mais rarement de manière optimale
Contrairement à une idée répandue, une micro-entreprise peut embaucher des salariés.
Le droit du travail ne l’interdit pas.
Cependant :
- les plafonds de CA,
- l’absence de déduction des charges,
- la faible lisibilité financière,
font que ce n’est ni courant ni optimal.
En pratique, c’est très rare et peu adapté à un projet structuré.
Financement : société avantageuse, micro possible sous conditions
Les banques financent beaucoup plus facilement une société, car elle :
- a un capital social ;
- produit des comptes structurés ;
- offre une gouvernance claire.
Une micro-entreprise peut demander un crédit, mais :
- le dirigeant doit souvent cautionner personnellement ;
- les montants accessibles sont plus faibles ;
- la lecture du risque est plus délicate pour la banque.
Associés, recrutement, transmission : la société a un net avantage
Une société permet :
- d’intégrer des associés,
- d’embaucher,
- de structurer une équipe,
- de transmettre l’entreprise par la vente des parts.
Une EI en micro ne se revend pas aussi facilement qu’une SAS ou une SARL.
La cession porte plutôt sur un fonds de commerce, une opération plus lourde et moins flexible.
Crédibilité et posture professionnelle : l’écart réel sur le terrain
Dans l’IT et la cybersécurité, les clients attendent de leurs prestataires :
- solidité juridique,
- pérennité,
- assurances professionnelles,
- capacité à intervenir en équipe,
- maturité organisationnelle.
Les retours des chambres de commerce, experts-comptables, banques et clients confirment que les sociétés sont perçues comme plus crédibles, notamment pour :
- les appels d’offres,
- les contrats sensibles,
- les prestations critiques,
- les partenariats long terme.
Ce n’est pas qu’une question d’image : c’est une question de structure professionnelle.
Mentalité et posture entrepreneuriale : deux visions du business
La micro-entreprise est un outil de test, de simplicité et parfois de complément de revenu.
Elle fonctionne très bien pour débuter, pour se lancer, ou pour exercer une activité secondaire.
Créer une société, en revanche, change la posture :
- stratégie,
- vision long terme,
- construction d’équipe,
- investissements,
- partenariats,
- gouvernance,
- crédibilité commerciale.
On ne se voit plus seulement comme un indépendant, mais comme un dirigeant qui construit un projet.
C’est ce passage mental qui fait souvent la différence.
Quand passer de la micro-entreprise à la société ?
Trois signaux forts :
Le chiffre d’affaires approche 40–50 k€
Au-delà, la fiscalité du régime micro est souvent moins intéressante qu’une société à l’IS.
Les charges réelles deviennent importantes
Outils, logiciels, matériel, sous-traitance, formations, assurances :
en société, tout est déductible.
L’ambition du projet augmente
Si tu veux :
- travailler avec des entreprises,
- recruter,
- faire financer du matériel ou un développement,
- t’associer,
- organiser ton activité sur le long terme,
alors la société devient rapidement la meilleure option.
Conclusion : la micro-entreprise pour démarrer, la société pour construire
Après 15 ans d’entrepreneuriat dans la tech et la cybersécurité, mon constat est clair :
- la micro-entreprise est un formidable outil pour se lancer, tester une idée, obtenir ses premiers clients, valider un marché à faible investissement ;
- la société est indispensable pour développer une activité sérieuse, crédible, scalable, optimisée fiscalement et capable d’accueillir des partenaires, salariés ou investisseurs.
C’est moins une question de complexité qu’une question d’ambition.
Si ton projet est amené à se développer, la société n’est pas un coût supplémentaire : c’est un levier essentiel pour construire, pérenniser et transmettre.

Moi c’est LMJP, j’entreprends depuis 15 ans dans les milieux de l’IT et de la cybersécurité.
J’ai crée ce blog pour partager mes expériences et vous faire gagner du temps et vous éviter de perdre inutilement de l’argent.
